NAPOLÉON III ET LA ROUMANIE



Photo : Monastère de Voronet, âme de la Moldavie -


Modification 1 : 9 janvier 2016 - illustrations



Pour détendre l'atmosphère, on pourrait commencer les choses ainsi, à la manière des Inconnus :
- Quel fleuve borde les principautés danubiennes ?
- Le Danube
- Bien !
- Où se trouve le zouave du pont de l'Alma ?
- A l'Alma.
- Qui a régné sur la Moldavie et la Malachie ?
- Stéphanie de Monaco !



Maintenant que chacun sait ( hum! ) que Moldavie + Malachie = Roumanie, on ignorerait encore le mal que s'est donné Napoléon III pour que l'Europe accouche de la Roumanie, si le livre de Abel Douay et de Gérard Hertault : "Napoléon III et la Roumanie" - Nouveau Monde Editions / Fondation Napoléon ne faisait le point sur cette affaire en apparence si lointaine. Les grandes puissance ayant voix en Europe, à savoir la Russie, la Turquie, l'Autriche, l'Angleterre et la Prusse étaient trop mal disposées à l'union de ces deux provinces, au contraire de la France.

Napoléon III - qui en a fait une question personnelle - a tenté un maximum, pour orchestrer le concert des nations, au prix de la guerre de Crimée, du traité de Paris, de la nomination d'une commission "ad hoc". On manque pas une des tribulations des patriotes roumains, avec l'aide des francs-maçons, qui se sont démenés pour aboutir à une unité sans cesse repoussée par les autres puissances.

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Quelques grandes figures émergent du lot :
- Le prince Alexandre Cuza, qui dit : "dépourvu de toute ambition personnelle, et ne désirant que le bien de mon pays" , élu sous les acclamations, ensuite attaqué pour son indolence et sa paresse. Le consul de France à Bucarest en fit cet éloge curieux : "C'est un paresseux ; mais c'est encore ce qu'il y a de moins mauvais dans le pays." On ne tient pas compte de sa lutte constante pour faire passer les réformes les plus insignifiantes. Cette indolence qui lui fit signer son abdication n'était-elle pas plutôt sa maladie qui l'emporta à 53 ans ?

Depuis son voyage de 40 jours en Algérie, en 1865, Napoléon III souffrait considérablement au niveau du bas-ventre et était sujet à des accès de fièvre répétés. Son état empira en 1866. C'est dans ce contexte que la Roumanie allait devoir faire face à la Turquie et aux Puissances garantes après l'abdication forcée du prince Cuza. Faute de prince étranger admis par les Puissances garantes, la Roumanie allait-elle devenir ingouvernable ?

- Le Prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen commence bien son règne "Je vous apporte un cœur loyal, des intentions pures, une volonté ferme de faire le bien, un dévouement sans bornes envers ma nouvelle patrie et ce respect inébranlable des lois que j'ai puisé chez mes aïeux". Las ! il fait réorganiser l'armée roumaine par les Prussiens, et persécute les Juifs roumains. Les relations franco-roumaines se détériorent. Charles, pro-prussien se retrouve face à son peuple pro-français. Mais l'issue malheureuse de la guerre de 1870 déclenche curieusement le calme en Roumanie. A la mort de Napoléon III un service funèbre est célébré dans toutes les églises de Roumanie. 


Puis la guerre russo-turque de 1877 attise les velléités d'indépendance de la Roumanie, qui dispose d'une armée disciplinée et entraînée. Charles l'engage aux côtés des Russes et défait les Turcs à la bataille de Plevna. Mais Bismark - Napoléon ayant disparu - reprend le jeu en main et impose ses conditions à tous, ce qui entraîne un mécontentement général en Europe. Deux blocs se forment alors : la Triple Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie, Italie) et la Triple entente (Russie, France, Angleterre). Tout cela se terminera par l'attentat de Sarajevo, qui déclenchera la Première Guerre mondiale ...

Vlad Tepes recevant les envoyés du sultan