

Création le 23 août 2010
Attention : ce qui suit est un roman !
L'avion vient de décoller à destination de London. A son bord, les 9 membres d'un stick (commando). Nom de code de l'opération : Rubicon 2. Mission : récupérer les cendres du dernier Empereur français.
- Bonjour, Mesdames et messieurs, le commandant de bord et son équipage sont heureux de vous accueillir à bord de ce vol à destination de Londres, que nous atteindrons dans une heure environ. La température extérieure est de - 40 degrés, et la vitesse de notre avion est de 800 kilomètres/heure...
Puis, oubliant de déconnecter le haut parleur de la cabine passagers :
- Bon, et maintenant nous allons siffler une bouteille de whisky et ensuite nous nous taperons l'hôtesse.
Celle-ci, affolée, se précipite vers le poste de pilotage pour prévenir de la gaffe. Alors, un Anglais la retient par la manche et lui dit : - Pas si vite, il a dit : le whisky d'abord !"
Y aurait-il un petit rapport avec le livre co-écrit par Christian Estrosi, Ministre chargé de l'Industrie, Maire de Nice, Président de Nice Côte-d'Azur et Raoul Mille, écrivain, conseiller municipal de Nice : "Le Roman de Napoléon III" - Éditions du Rocher ?
En première partie, Christian Estrosi détaille à la Prévert la liste des innovations, améliorations par lesquelles Napoléon III met à niveau la France dans à la révolution industrielle. Mais il y a aussi l'instruction publique et le remodelage, en mieux, de nombre de villes. " le seul souverain dont la préoccupation principale était d'améliorer la situation matérielle et morale des masses et de les affranchir de leurs servitudes traditionnelles, le seul qui, malgré les terreurs de ses conseillers ait accordé aux travailleurs des droits refusés par la Révolution elle-même, et relevé leur dignité en donnant à leur parole une autorité égale à celle des patrons ; créateur des sociétés de secours mutuel ; protecteur du droit de coalition ; restaurateur du suffrage universel mutilé " (Émile Ollivier - avocat, député républicain, puis bonapartiste à partir de 1865) - " Un brave homme, hanté de rêves généreux, incapable d'une action méchante, très sincère dans l'inébranlable conviction qui le porte" (Émile Zola) Les historiens de la IIIème république, et au delà, ont gommé tout cela, fascinés par le verbe quasi diffamatoire de Victor Hugo.
Et l'homme Estrosi d'avouer nettement : - Suis-je bonapartiste ? En écoutant mon cœur, je répondrai sans hésiter oui. Je suis bonapartiste, certes, mais en rappelant que le bonapartisme selon Napoléon III n'est pas un parti, mais un état d'esprit, et en ce qui me concerne, un état d'âme."
Mais Christian Estrosi fait aussi l'aveu d'un échec. En effet, le stick est revenu les mains vides. C'est que nos amis anglais, descendants de nos meilleurs ennemis héréditaires, n'ont pas du y aller de main morte. "Shocking !, my foot !, get out !" (Choquant !, mon œil !, dégagez !). Ah ! Si nos Frenchies étaient venus déguster une cup of tea, avec un nuage de lait et une ou deux pierres (sucre) ... mais attention : le whisky d'abord !
Il faut dire aussi que du côté français, il y aurait une petite secte anti-Napoléon III et par ailleurs beaucoup d'indifférence et d'ignorance, alors qu'il s'agit de l'un des meilleurs chefs d'État que la France ait jamais eus, un précurseur du XXIème siècle à ceci près qu'il n'était pas militaire pour un sou. Mais ceux qui ont suivi n'ont pas fait tellement mieux : guerre de 14, guerre de 40, guerre d'Indochine, guerre d'Algérie, sans compter la prochaine vers 2030.
"C'est l'homme du coup d'État" a dit de lui le Président François Mitterrand lorsqu'il lui a été proposé de négocier le retour des cendres de Napoléon III. Effectivement, la division Canrobert a fait 400 morts à l'aube du deuxième empire, comparés aux dizaines de milliers de la première république, aux 5 000 de la seconde, aux 20 000 de la troisième, à la soixantaine de mille de la quatrième, mais - quand même - aux 0 de la cinquième (si on compte pour 0 la soixantaine de milliers de harkis abandonnés à une mort certaine) ...
En deuxième partie, Raoul Mille raconte le roman de l'homme Napoléon III vu par le petit trou de la serrure, et très bien vu. Car la vie de Louis Napoléon Bonaparte est un vrai et bon roman à méditer. Il faut l'avoir lu pour comprendre que l'Histoire s'écrit à la force du poignet, et que la Fortune sourit aux audacieux, même si on n'est pas de bois.
Pour en revenir à l'introduction de cet article, nos amis anglais ont 3 défauts :
1 - Ils roulent à gauche ;
2 - Ils donnent à leurs gares et à leurs places des noms de défaites ;
3 - Quand il y a du brouillard, ils s'imaginent que le continent est isolé de l'Angleterre, alors que, bien évidemment, c'est l'Angleterre qui est isolée du continent.
Pour le reste, tout est négociable. Honni soit qui mal y pense !