CAMERONE





 Création le 18 avril 2013
Modification 5 le 30 novembre 2018

 
https://www.youtube.com/watch?v=yASlGCLkBSw

Imbroglio - situation confuse et d'une grande complexité - telle fut la campagne du Mexique, l'une des erreurs majeures de Napoléon III.

Tout d'abord,
pour comprendre les tenants et les aboutissants de cette expédition  ainsi que l'environnement de la bataille de Camerone où, le 30 avril 1863, dans le village de Camerone, au Mexique, soixante-trois légionnaires français, sous les ordres du capitaine Jean Danjou, résistèrent à une armée mexicaine de plus de deux mille hommes. nous vous recommandons la lecture de l'excellent site :

 

 http://www.herodote.net/Guerre_du_Mexique-synthese-521.php
 

Le détail de cet engagement est très bien expliqué dans l'encyclopédie Wikipedia :

Soixante-deux soldats de la Légion, assiégée dans un bâtiment d'une hacienda du petit village de Camarón de Tejeda, résistèrent plus d'une journée à l'assaut de 2 000 soldats mexicains. À la fin de la journée, les six légionnaires encore en état de combattre, à court de munitions, chargèrent les troupes mexicaines à la baïonnette.


Camerone est célébré chaque année comme un haut-fait de la Légion étrangère, le 30 avril, dans toutes ses unités.




 

http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Camerone


D'autres précisions sont apportées par José Castano :

Les troupes françaises enlisées dans un pays hostile s’essoufflaient. La Légion n’avait pas été retenue pour participer à l’expédition. Ses officiers adressèrent à l’empereur une pétition pour solliciter son engagement. Si cette violation de la voie hiérarchique leur causa quelques désagréments, elle porta néanmoins ses fruits. Le 19 janvier 1863, ordre fut donné à la Légion stationnée en Algérie, de mettre sur pied deux bataillons.

En février 1863, ils s’embarquèrent à Oran après avoir défilé pour la première fois au rythme d’un hymne qui fera le tour du monde, « le Boudin », la célèbre marche officielle de la Légion étrangère, écrite par Guillaume-Louis Bocquillon, dit Wilhem. Ils débarquèrent au Mexique le 28 mars 1863.


L’armée française assiégeait Puebla. La légion avait pour mission d’assurer, sur cent-vingt kilomètres, la circulation et la sécurité des convois. Le colonel Jeanningros, commandant le Régiment Etranger, apprit, le 29 avril 1863, qu’un gros convoi emportant trois millions en numéraire, du matériel de siège et des munitions était en route pour Puebla. Le capitaine Danjou, son adjudant-major, le décida à envoyer au devant du convoi une compagnie. La 3ème compagnie du 1er Bataillon du  Régiment Etranger fut désigné mais elle n’avait pas d’officier disponible. Le capitaine Danjou en prit lui-même le commandement et les sous-lieutenants Maudet, porte-drapeau, et Vilain, payeur, se joignirent à lui volontairement.


Le 30 avril, à 1 heure du matin, l’unité, forte de trois officiers et soixante-deux hommes, se mit en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s’arrêta à Palo Verde pour faire le café. À ce moment, l’ennemi se dévoila et le combat s’engagea aussitôt. Le capitaine Danjou fit former le carré et, tout en battant en retraite, repoussa victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant à l’ennemi des premières pertes sévères.

Arrivé à la hauteur de l’auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d’un mur de trois mètres de haut, il décida de s’y retrancher pour fixer l’ennemi et retarder ainsi le plus possible le moment où celui-ci pourrait attaquer le convoi.


Pendant que les hommes organisaient à la hâte la défense de cette auberge, un officier mexicain, faisant valoir la grosse supériorité du nombre, somma le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci fit répondre : « Nous avons des cartouches et nous ne nous rendrons pas ». Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu’à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment. Il était 10 heures. Jusqu’à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n’avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l’extrême chaleur, la faim, la soif, résistèrent à deux mille mexicains : Huit-cents cavaliers, mille deux-cents fantassins.


            À midi, le capitaine Danjou fut tué d’une balle en pleine poitrine. À 2 heures, le sous-lieutenant Vilain tomba, frappé d’une balle au front. A ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l’auberge.


            Malgré la chaleur et la fumée qui venaient augmenter leurs souffrances, les légionnaires tinrent bon, mais beaucoup d’entre eux furent frappés. A 5 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, ne restaient que douze hommes en état de combattre. À ce moment, le colonel mexicain rassembla ses hommes et leur dit de quelle honte ils allaient se couvrir s’ils n’arrivaient pas à abattre cette poignée de braves (un légionnaire qui comprenait l’espagnol traduisait au fur et à mesure ses paroles). Les mexicains allaient donner l’assaut général par les brèches qu’ils avaient réussi à ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan adressa encore une sommation au sous-lieutenant Maudet ; celui-ci la repoussa avec mépris.


L’assaut final fut donné. Bientôt il ne resta autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Léonhard. Chacun gardait encore une cartouche ; ils avaient la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils faisaient face. À un signal, ils déchargèrent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitèrent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombèrent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades allaient être massacrés quand un officier mexicain se précipita sur eux et les sauva. Il leur cria : « Rendez-vous ! » 

- « Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restaient menaçantes.
« On ne refuse rien à des hommes comme vous ! » répondit l’officier.


L’échec de l’expédition du Mexique altéra gravement le prestige du second Empire. Cependant, Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment Étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris. En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription :


Ils furent ici moins de soixante
Opposés à toute une armée,
Sa masse les écrasa.
La vie plutôt que le courage
Abandonna ces soldats français
Le 30 avril 1863.
A leur mémoire la Patrie éleva ce monument.

 

Depuis, lorsque les troupes mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes.

La "chanson de geste" déclamée par
Jean Pax Méfret


http://www.youtube.com/watch?v=A_lSDWLSDjQ 

Il y a plusieurs versions video de cette chanson, vous pouvez donc la réécouter de cette manière :

http://www.youtube.com/watch?v=QYsFkBjshxM

Au défilé du 14 juillet 2011, ce sont les légionnaires qui chantent.

 

Et enfin la musique traditionnelle et l'histoire de la Légion :



Et pour les amateurs de musique militaire :

http://musique-militaire.fr/legion-etrangere/le-boudin

Une question reste à résoudre, que nous avons posée à l'officier de presse de la Légion étrangère : quelle est la véritable raison pour laquelle les Belges n'ont pas eu droit au boudin ?

La réponse  est la suivante :
"Les paroles actuelles du Boudin (et pourquoi pour les Belges il n'y en a plus) ont probablement été adoptées vers 1870. Avant la guerre franco-prussienne, une version remplace le « boudin » par « les rosses ». Lorsque la guerre éclate, la France décide que la Légion étrangère doit y participer. Le roi des Belges, Léopold II, demande formellement que les légionnaires ressortissants de son pays ne participent pas à ce conflit en raison de la neutralité de la Belgique afin d’éviter un « casus belli ». Le gouvernement français accède à cette demande et les légionnaires en partance pour la métropole chantent à leurs malheureux camarades ces paroles quelque peu désobligeantes."
 


Et enfin le siège de Tuyen Quang, moins connu que celui de Camerone,  est évoqué dans la chanson. Le siège de Tuyên Quang est un épisode de la guerre franco-chinoise survenu au Tonkin, dans l'actuelle province vietnamienne de Tuyên Quang : 2 compagnies du 1er bataillon du 2e régiment étranger de la Légion étrangère commandées par le chef de bataillon Marc-Edmond Dominé y sont assiégées en vain par les Pavillons noirs du 23 novembre 1884 au 28 février 1885.

Dès le 24 novembre 1884, d’importantes forces chinoises renforcées de Pavillons noirs, évaluées à plus 10 000 combattants, sont rassemblées à moins de 10 km de la citadelle sous les ordres de Luu Vinh Phuoc. Selon les règles de l'époque, l’état de siège est déclaré et il commence.




http://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_de_Tuy%C3%AAn_Quang

La garnison sera délivrée par une colonne de secours. 


La Légion à Orange :