NAISSANCE DE LA CROIX ROUGE


Dunant recueillant un blessé à Solférino

Création le 13 novembre 2019

Dans l’excellente « Revue du Souvenir Napoléonien" de l’été 2009, le docteur Jacques Sandeau a fait un article sur la naissance de la Croix Rouge. Il a été un ancien chargé de mission  à la Direction Internationale de la Croix-Rouge française.

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De tout temps, l’aide apportée à autrui a existé et n’a jamais cessé d’évoluer en fonction de l’histoire sociale et culturelle des civilisations. Au milieu du XIXème siècle, apparaît un concept nouveau : l’idéal humanitaire. Il y a un siècle et demi, bouleversé par le carnage de la bataille de Solférino gagnée péniblement par les Français contre les Autrichiens, Henry Dunant, un homme d’affaires philanthrope d'origine suisse, propose de constituer une organisation permanente et neutre, indépendante des États, et destinée à porter secours aux victimes des guerres selon des principes reconnus par tous.


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  Il jette les bases du Comité International de la Croix-Rouge en 1863, et de la première Convention de Genève (1864) qui protège les blessés militaires lors des conflits.


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Les Principes fondamentaux de la Croix-Rouge sont le fruit d'un siècle d'expérience ; proclamés à Vienne en 1965, ils donnent leur cohésion aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au Comité international de la Croix-Rouge et à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, et garantissent la pérennité du Mouvement et de son action humanitaire. Le Mouvement, à travers ses sociétés nationales, est composé de 97 millions de membres et volontaires et emploie 300 000 personnes.

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En 1858, Dunant prend la nationalité française puis décide de s'adresser directement à l'empereur Napoléon III. Il arrive à Solférino au soir de la bataille et est horrifié : le massacre s'est prolongé pendant 16 heures : 40 000 morts, le sol est jonché de mourants. Tout manque sur le terrain. 


Avec de nombreux civils bénévoles, il fait amener plus de 9 000 blessés à Castiglione. Il obtient des autorités militaires françaises que les médecins autrichiens prisonniers soient autorisés à soigner les blessés. Il aura fallu pour cela l'intervention personnelle de Napoléon III !

De retour à Paris, les hommes politiques ne lui manifestent qu'une indiférence générale. En 1861, il écrit un livre, "Un souvenir de Solférino" où il préconise la création de Sociétés de Secours. Cet ouvrage devient très vite célèbre en Europe.

Signature de la Convention de Genève
 La première convention de Genève est signée en 1864 par 12 États. Mais Dunant est ruiné en Algérie, et jalousé par ses collègues du Comité, et pourtant il s'intéresse toujours aux grandes causes humanitaires : suppression de l'esclavage, restauration de la Palestine par les Chrétiens et les juifs ...

Prussiens soignant les blessés en 1870
Dès le début de la guerre de 1870, les volontaires de plusieurs pays affluent pour rapatrier les blessés vers Paris et les soigner. Fin octobre 1870, le Maréchal Bazaine est encerclé à Metz et capitule. Le nombre de blessés de son armée est de 40 000.

Lorsque les Prussiens encerclent Paris, la solidarité de tous est totale. La paix une fois revenue, Dunant est en faillite complète. Il erre de ville en ville. Sa seule consolation est de constater la reconnaissance de plus en plus large de la Croix Rouge. Son nouveau livre, édité à Stuttgart lui vaut une admiration mondiale et le prix Nobel de la paix.

De nos jours, le CICR est constitué par 186 sociétés nationales et est résolument tourné vers l'avenir. Ce qui ne veut pas dire qu'il faut faire la guerre !