LA GUERRE DE 1870




Création le 19 juillet 2020

Modification 1 le 13 octobre 2020 :  Deux illustrations en tête et en queue de l'article.

 

Déclaration de guerre au parlement français

 Ce jour est le 150 ème anniversaire du début de la guerre de 1870. Le 19 juillet 1870, l’Empire français déclarait la guerre au royaume de Prusse. Les hostilités allaient prendre fin le 28 janvier 1871 avec la signature d’un armistice. Le traité de paix, signé le 10 mai à Francfort-sur-le-Main, consacrait la défaite de la France.

Ce conflit se solda par la défaite de la France, et, forts de cette victoire, les États allemands s’unirent en un Empire allemand, proclamé au château de Versailles, le 18 janvier 1871. La victoire entraîna l’annexion par le Reich du territoire d’Alsace-Lorraine et l’affirmation de la puissance allemande en Europe au détriment de l’Autriche-Hongrie et de la France qui fut confrontée à l'occupation de son territoire et à l'épisode de la Commune de Paris du 18 mars au 28 mai 1871.
 

La défaite de Sedan et la capitulation de Napoléon III provoquèrent, le 4 septembre 1870, la chute du Second Empire ainsi que l'exil de Napoléon III, et marquèrent la naissance en France d'un régime républicain pérenne avec la Troisième République.
 

La défaite et la perte de l'Alsace-Lorraine provoquèrent en France un sentiment de frustration durable et extrême qui contribua à l'échec du pacifisme, et au XXe siècle, à l'entrée du pays dans la Première Guerre mondiale.
 

Au début du conflit, la France disposait de 265 000 soldats réunis dans l'armée du Rhin contre 500 000 soldats prussiens auxquels s'ajoutaient les forces de quatre États allemands du Sud, soit un total de 800 000 soldats. La mobilisation terminée, les troupes françaises comptaient 900 000 soldats contre 1 200 000 soldats allemands et prussiens.

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Dick de Lonlay est le pseudonyme de Georges Hardouin (Saint-Malo 1846 - Moscou, 25 septembre 1893), écrivain, journaliste et dessinateur français.
 

Ancien du régiment des guides de la Garde Impériale, il publie d'importants récits et se spécialise dans l'histoire militaire contemporaine, en publiant les récits de la Guerre franco-prussienne. Il illustre lui-même ses récits de ses dessins.
Il devient enssuite correspondant de guerre pour Le Monde illustré, notamment lors de la Guerre russo-turque de 1877-1878.

Lors de l'épisode boulangiste, il se bat en duel contre Alfred Léon Gérault-Richard. En 1889, il devient rédacteur en chef du journal Le Drapeau, organe officiel de la Ligue des patriotes fondée par Paul Déroulède.

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Les premières clartés de l’aurore du 17 août 1870 se répandent à peine à l’horizon que les clairons français sonnent le réveil sur le plateau de Gravelotte. Après une grande victoire sur les troupes allemandes, les hommes se préparent à marcher en avant, et attendent pendant plusieurs heures : l’ordre arrive de faire mouvement vers l’arrière … pour se ravitailler une nourriture et en munitions ! L’étonnement, la tristesse et l’inquiétude assombrissent tous les visages, on sent la trahison dans l’air. Dans cette marche rétrograde, on voit de vieux officiers pleurer de rage ; ils se croient déshonorés.

Toutes les divisions ont reçu l’ordre de battre en retraite, et on exécute à la hâte des travaux de défense. Les corvées se font dans le plus grand désordre, et l’administration militaire fait brûler ce qui reste de vivres sous le prétexte qu’elle n’a pas les moyens de transport pour les enlever … L’artillerie est allée à Metz pour s’approvisionner en munitions : les caissons reviennent complètement vides. Les blessés sont abandonnés à l’ennemi, faute de voitures pour les transporter. Ce vaste mouvement rétrograde des cinq corps de l’armée française n’est pas inquiété par les Prussiens, qui sont aperçus occuper les bois aux alentours.

Cette retraite intrigue fortement les états-majors allemands, qui changent leur défaite en victoire ! Ils demandent un armistice pour gagner du temps afin d'amener leur artillerie. Du côté français, les sections de partisans sont laissées dans la plus complète inaction.


L'armée française, dans la soirée du 17 août, a occupé, d'après les ordres du maréchal Bazaine, les fameuses lignes d'Amanvillers. D'après l'auteur du livre, Bazaine projette de se réfugier à Metz en attendant la suite des événements pour pouvoir négocier avec les Allemands et remplacer Napoléon III.

Mais pourquoi avoir choisi Bazaine pour commander l'armée ? Napoléon III savait que Bazaine avait convoité d'être empereur à Mexico, et il était prêt au besoin de faire arrêter Bazaine. C'est que l'opinion publique et la presse tenaient Bazaine pour un chef victorieux, alors que celui-ci avait l'incessante préoccupation de compromettre ses rivaux. 


Défense de la ferme de Moscou : les Allemands sont à l'ouest et les Français à l'est !

Le 18 août, vers onze heures et demi du matin, le premier coup de canon de la formidable bataille des lignes d'Amanvilliers ou de Saint Privat la montagne est tiré par le IXème corps prussien. Puis la canonade devient d'une extrême violence de part et d'autre. Les obus allemands n'éclatent pas dans la terre détrempée.


Dernière défense de Saint-Privat

Après la bataille
Compagnie par compagnie,  presque homme par homme, l'auteur décrit l'avancement de la bataille. Tout indique que l'action sera décisive : ou bien les Français, battus, seront obligés de se réfugier sous le canon de Metz ; mais si une vigoureuse offensive est prise à temps, la position des armées allemandes sera bientôt compromise. Ils ont pour eux la supériorité écrasante du nombre : 250 000 contre 120 000. Mais l'avantage du terrain est aux Français.

Malheureusement l'armée française n'a pas de commandement en chef. Bazaine s'est enfermé à Plappeville dans une belle maison de campagne au milieu d'un parc ombragé. Il ne donne aucun ordre, ne prend aucune disposition. Les officiers d'état-major viennent au galop. À peine Bazaine consent-il à entendre ces officiers. Mais il s'occupe à mettre lui-même en place deux batteries d'artillerie, alors que les chefs allemands sont tous sur le terrain.

Le général Bourbaki demande à Bazaine l'autorisation d'utiliser deux divisions de réserve. Sa demande est accordée, à condition qu'il ne les utilise pas ! Alors que  des renforts arrivent à l'ennemi. La bataille fait rage. Pendant toute la nuit, les tirailleurs des deux camps échangent des balles.

À mesure qu'on s'élève sur le plateau, vers le village de Saint-Privat, la proportion des cadavres français devient plus forte. Le terrain est entièrement couvert de monceaux d'armes de sacs, de casques, de képis, de capotes.

Et c'est la retraite : l'armée entière du maréchal Bazaine vient s'établir dans le camp retranché autour de Metz.    Dans la journée du 19, un effroyable orage éclate et vient ajouter aux difficultés.

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En conclusion, c'est bien à Saint-Privat, où les Allemands ont mis en ligne près des deux tiers des forces avec lesquelles ils avaient envahis la France que s'est joué le destin de la guerre. L'auteur qualifie Bazaine de traitre : c'était plutôt un "officier de salon"qu'un chef de guerre.

Qu'est-il devenu ? Sur les instances du jury qui vient de le condamner à mort, le Président de la République Mac Mahon, commue sa peine à vingt ans de détention. Il est incarcéré au Fort royal de l'île Sainte-Marguerite, au large de Cannes. Il parvient à s'évader dans la nuit du 9 au 10 août 1874 et à s'enfuir en Espagne.


Moralité : Il faut éviter de faire la guerre, surtout si on ne sait pas la faire ...

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Le général Ducrot était un ami de Sidi Salem, qui lui avait fait cadeau d'un magnifique cheval ayant appartenu à l'Émir Abd el-Kader :
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