LA RÉVOLUTION ÉCONOMIQUE



Création le 30 avril 2020

C’est dans l’excellente Revue du Souvenir Napoléonien que Jean-Bernard Paillisser a fait un article intitulé « Il y a 150 ans, l’Empereur révolutionne l’économie »

Jean-Bernard Paillisser a été membre du Conseil national des activités physiques et sportives, représentant du ministre chargé des sports. Il est maintenant écrivain et journaliste indépendant. Son article est vraiment d'actualité.


***************



L’EXTINCTION DU PAUPÉRISME

C’est cet ouvrage qui le fera élire à une forte majorité premier Président de la République française.
À plusieurs reprises, Louis-Napoléon emploie l'expression de "classe ouvrière" écrivant qu'il faut "la relever à ses propres yeux". Ainsi, cet ouvrage réclame pour les ouvriers le droit au travail et le droit d'association. L'inspiration saint-simonienne, colorée par certains aspects de christianisme social, est perceptible dans cet écrit qui sera, à partir de 1848, largement diffusé dans les milieux ouvriers, au point de faire apparaître son auteur en 1848 comme un candidat socialiste. Élu en décembre 1848 président de la République, il annonce qu'il fera adopter par l'Assemblée un décret "attribuant à la classe ouvrière toutes les terres incultes de France" après indemnisation des propriétaires, mais les députés refusent ce projet.


****************


Mis au pouvoir par la crise économique de 1848, Louis-Napoléon Bonaparte sait s’entourer et confier à des hommes valeureux et de caractère la réalisation de ses rêves d’utopiste inspiré. Première préoccupation du régime : la politique du crédit : sous l’impulsion de l’Impératrice est créée  une « Société du Prince Impérial » qui prête à des taux très bas.
 
Visite de la construction du nouveau Paris
Plantation d'un arbre au Bois de Boulogne
Pour résorber le chômage, une politique de grands travaux est lancée visant à doter le pays et certaines de ses colonies (Algérie) d’un ambitieux projet de réseau de chemin de fer - de 450 à 40 000 km. Mais aussi infrastructures routières, reboisement, aménagement de parcs, construction de logements destinés aux ouvriers …

Il est aidé par des investisseurs ambitieux : les frères Pereire, d’origine juive portugaise, le banquier James de Rothschild, qui sont en compétition d’investissement, le baron Haussmann qui va rénover Paris pour en faire une ville plus belle que Londres, et dont la population passera de 350 000 à 1 600 000 habitants.


https://napoleonkersco.blogspot.com/2019/11/le-baron-haussmann.html

En 1857 et en 1866, une crise monétaire et financière secoue l’économie française. En 1857, la crise du crédit en Angleterre liée à la surcote des cours des actions des compagnie de chemin de fer entraîne la panique bancaire.



L'Ambassadeur de France aux États-Unis écrit à l'Empereur que la situation y est apocalyptique : crise monétaire des banques, spéculation immobilière à New-York, fermeture des entreprises et chômage des employés ...


La crise financière s'atténue, et le prix de l'or monte ; mais la crise commerciale n'en est qu'à son début ; des marchandises achetées à des prix exorbitants sont revendues à perte.


L'Empereur comprend les solutions à apporter en France : développement agricole, système bancaire moderne, mise en œuvre de nouvelles relations de travail.


Le succès de la guerre de Crimée dote dote la France d'une influence prépondérante dans le monde. Elle tente une zone monétaire qui serait dominée par le franc, devise nationale, dominante et internationale.


En organisant une Exposition universelle en 1867, la France succède à l'Angleterre, qui avait fait une Exposition similaire en 1851. Quarante et une délégations font le déplacement. Près de 7 millions de visiteurs y sont accueiilis.

Visite de l'Exposition par l'Émir Abd el-Kader

De la reine du Portugal au tsar Alexandre II, en passant par l'Émir Abd el-Kader, le prince japonais Akitake, le roi Guillaume 1er de russe, et même Bismark: le gotha mondial s'est donné rendez-vous à Paris.

Des innovations technologiques y sont célébrées : un nouveau métal, l'aluminium, l'utilisation de l'huile de pétrole, la constructaon de la gare du Champ de Mars ; l'impératrice monte même à 5 000 mètres dans un ballon captif à hydrogène.



Mais le retard pris sur les économies anglo-saxonnes n'a pas été comblé. La reconnaissance des droits sociaux (droit  de grève, droit syndical), la réforme scolaire, se heurtent au conservatisme intransigeant de l'opposition, n'ayant pour programme que la chute du régime. Et c'est au prix fort que la France devra payer ses divisions après le désastre de Sedan.

Les dernières cartouches à Bazeilles